lundi 25 juin 2007

Un "ministère"...

Voici un petit texte écrit à l'occasion de mon installation dans ma nouvelle maison :-) Maintenant ça a un peu évolué parce que les difficultés se sont un peu plus affirmées, mais d'autres textes vont sans doute suivre, qui sait...
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Une expulsion porteuse de pulsions

Le jeudi 24 mai 2007, la petite cinquantaine d'habitants de la "13ème Comète", située dans un ancien cloître et d'une église en face du Botanique, a été expulsée au petit matin. Dans une ambiance bon enfant, nous avons vidé les lieux de notre présence et d'un maximum de matériel.

Le soir même, nous campions dans le parc du Botanique tandis que la police encadrait, avec une autopompe et des combis (dont un estampillé "Direction Générale", excusez du peu!) l'endroit de rêve (certains diront club med) que nous avons habité pendant presque deux mois.

Le lendemain, on emménageait quelques mètres plus loin sur la rue Royale, dans des bureaux vides qui appartiennent à la Région Wallonne.

Bien entendu, avec le cloître, nous avions mis la barre très haut, ce qui n'a pas aidé à avoir de la sympathie pour le nouvel endroit, froid et un peu cellulaire. Des bureaux quoi. Néanmoins, l'essentiel est que le groupe, aussi hétéroclite soit-il, ne se soit pas trop disloqué et que la majeure partie d'entre nous y soit présente pour tenter de continuer ce que nous avions entamé lors de l'occupation précédente.

Un bariolage bénéfique

Ce qui est motivant, ce n'est donc pas tant le lieu mais plutôt le fait que des personnes d'horizons très différents qui ont à peine eu le temps d'apprendre à se connaître aient envie de continuer ensemble l'aventure des occupations et de la vie en communauté. Evidemment, tout n'est pas si simple, car l'endroit ne se prête pas beaucoup à la vie communautaire et cela risque d'être un peu plus difficile qu'à l'autre endroit de s'adapter tous aux personnalités, envies, besoins, capacités de chacun.

Pour le moment, les choses se construisent un peu au jour le jour. Au départ, nous vivions dans le garage. Comme ce n'est pas très sympathique, après avoir opté pour le 7ème étage en guise de cuisine commune, le lieu de rencontres de prédilection est le premier étage, où une cuisine de fortune a été installée. Le garage, quant à lui, s'installe plus ou moins en espace de stockage, mais cela peut encore changer par la suite.

En pratique, le bilan est pourtant plutôt positif, après un peu plus d'une semaine d'occupation. Nous avons presque réussit à installer une douche mais elle n'est plus très opérationnelle. La Région Wallone prétend cependant qu'elle est prête à envoyer de la main d'oeuvre afin d'aménager ce genre de trucs et faire quelques réparations. Espérons qu'elle ne fasse pas de l'endroit ce qu'elle veut au détriment de ce que nous voulons. Sinon, on a activé un réseau dans tout le bâtiment, qui permet à tout qui possède un ordinateur d'utiliser les joies d'Internet. Sinon, il reste le "Bocal Internet", un local qui dispose d'un ordinateur, utilisable par ceux qui le souhaitent.

ASBL et contrat précaire, oui mais...

Cela fait plus de trois mois que c'est sur la table, mais ça devrait être concrétisé dans les jours qui suivent: on va créer une ASBL afin de "crédibiliser" et éventuellement structurer un peu plus nos actions.

Enfin, dès les premiers jours de l'occupation, nous avons averti et rencontré les propriétaires du bâtiment, qui ont déclaré être prêts à signer un contrat d'occupation précaire avec les occupants, pour une durée qui pourrait s'étaler sur quelques années. On les attend donc au tournant. Car malgré la "bonté" des hommes de main d'Elio Di Rupo quelques jours avant les élections fédérales, on a quand même eu une visite un peu agitée de quelques policiers, et ils tournent de temps en temps dans le quartier dans l'espoir de récolter des plaintes des voisins. On reste des squatteurs, ils ont un peu peur, et après tout, tant mieux.

Cynisme du "Ministère de la Crise du Logement"

En parallèle de notre installation afin de vivre dans un endroit agréable, une ambition qui revient régulièrement dans les discussions est de faire de cet endroit un quartier général des occupations. En effet, il serait dangereux de s'asseoir sur ses lauriers parce que les politiciens ont fait un beau geste. A trop se laisser encadrer, l'activisme peut perdre la liberté qu'il revendique en ouvrant des bâtiments vides de sa propre initiative.

Le Ministère de la Crise du Logement, ça ne soulève pas seulement la question pessimiste des SDF ou des mal logés. Cette vie rythmée par les occupations et faite d'entraides, de partages, certains l'ont aussi choisie et n'ont pas envie de la quitter tout de suite. Ce n'est pas une solution transitoire pour tout le monde. Au delà de la question matérielle du logement, cela permet de se dé-re-construire, de partager et créer de la/des culture-s, des savoirs, des techniques, des pratiques... Derrière cette appellation pompeuse et controversée, se cache en réalité une envie de montrer que l'on peut vivre autrement (d'un point de vue urbanistique) que simplement dans un appartement ou une maison, qu'en consommant avec l'argent qu'on a reçu du boulot ou des allocations, qu'en allant se cultiver, se ressourcer, se dépenser dans les endroits "politiquement corrects". Sous la bannière du "Ministère de la Crise du Logement", nous tentons de créer, avec nos propres moyens, une vie qu'on ne nous a pas donné. Une vie nécessaire, voire essentielle à notre épanouissement.

Actuellement, les habitants, nouveaux comme anciens, sont déjà presque au complet. Gageons que dans la petite quarantaine de personnes vaguement recensées qui habitent cet endroit, et avec le soutien voir les coups de main de l'extérieur, on soit suffisamment nombreux pour, une fois de plus, expérimenter des choses que l'on ne saurait vivre dans une structure normative.

dimanche 17 juin 2007

INTRODUCTION


Il fut un temps pas si lointain où j'avais un blog pour y exposer mes dessins. Et puis, je me suis découragé, j'ai manqué de temps... Le blog est mort et avec lui mon envie de dessiner.


J'ai donc décidé de me consacrer à l'écriture de scenarios uniquement puisque je ne me sentais plus capable de moi-même les illustrer.


Et puis un beau jour, Frads me signal son envie de créer un blog. Il n'a pas le courage de le faire seul. Il me demande de l'aide. Nous décidâmes donc, avec la fougue qui caractérise notre jeunesse, de nous lancer dans l'aventure à deux.


Voilà comment j'ai refait mon entrée dans la blogosphère. Voilà comment je me suis décidé à me remettre au dessin.


Sur ce blog, donc, je publierais notes et dessins, tout en continuant, à côté de ça, d'essayer d'écrire des scénarios. Je ne sais pas trop comment ce blog va évoluer... Qui vivra verra...


PS: Je ne pourrais surement plus poster pendant environ un mois... Mais en attendant, Frads est là pour alimenter le blog!